Le temps suspendu, la contemplation, l’introspection, parfois la mélancolie, voilà ce qui nous inspire en découvrant les œuvres de Geneviève Daël. L’austérité des décors mais aussi leur solennité forcent le respect. Dépouillés de tout superflu, souvent majestueux, les intérieurs de Geneviève sont comme des sanctuaires mystérieux et profonds. L’univers de Geneviève Daël se déploie dans une palette clair-obscur. Et il y flotte une atmosphère romanesque, envoutante qui rappelle l’âge d’or de la peinture néerlandaise ou celle du peintre danois Hammershoï. Les personnages, parfois seuls ou représentés plusieurs fois, parfois accompagnés, apparaissent comme des spectres, entre ombre et lumière. Ils inquiètent ou fascinent. Ils sont autres ou nous-mêmes, aspirés par la lumière de l’extérieur. Sont-ils reclus volontaires, protégés par ces grands murs d’un extérieur étranger et inquiétant ou prisonniers de leur propre monde intérieur, privés d’une liberté inaccessible ? Les tableaux de Geneviève Daël interrogent. Chacun des éléments, lieu, personnage et lumière extérieure interagissent et laissent à chacun la liberté de sa propre interprétation.

Geneviève Daël est née à Paris en 1947. Elle étudie l’art décoratif à l’Académie Charpentier avant de s’expatrier brièvement à Londres. De retour à Paris elle travaille comme mannequin pour la maison Dior tout en développant sa peinture. Elle présente sa première exposition en 1984 à la Francis Kyle Gallery à Londres. Aujourd’hui elle expose régulièrement à la galerie Jonathan Cooper à Londres, à Toronto ou à New-York et participe à de nombreuses expositions collectives de par le monde. Dans un exercice collaboratif avec son compagnon, le photographe Joël Laiter, elle arpente les palais et les édifices religieux en France et en Italie où leurs regards d’artistes se conjuguent pour concevoir ses toiles qu’elle réalise ensuite dans son atelier de Montmartre. Cette artiste, qui expose rarement en France, présente à la galerie Icare à Saint-Cloud une œuvre d’une grande maîtrise, raffinée et délicate, emprunte d’intériorité.