Quelques lignes simples, des volumes géométrisés, sans plus de décors ou de couleurs que nécessaire, mais toujours de l’humour, du décalage. Les sculptures ou les objets plus fonctionnels de Jean Guillaume sont espiègles. Ils nous amusent comme s’ils étaient des calembours ou des jeux de mots mis en forme. Ce sont des parties de corps qui changent de fonction, ou des objets du quotidien anthropomorphisés. Si l’on y voit une référence à l’œuvre de Jérôme Bosch, les personnages, les animaux, les objets vivants de Jean Guillaume eux sont aimables, drôles. Ils sont comme des clins d’œil à la vie que l’artiste semble aimer croquer par plaisir et par malice.papier. Elle propose de nombreux contrastes et décalages grâce à l’utilisation d’outils modestes issus du quotidien (filets, carton, textile…). Son travail de façonnage à la plaque, consiste à atteindre le point ultime, celui où la terre parvient à une apparente fragilité pour la figer, par la cuisson, dans une forme pérenne. 

Formé à l’atelier de Françoise Bizette au Lycée technique de Sèvres, puis à celui de Jean et Jacqueline Lerat à l’École Nationale Supérieure d’art de Bourges, Jean Guillaume obtient son diplôme national des Beaux-Arts en 1973. Les sculptures animalières de Jean Guillaume sont stylisées, dépouillées mais proches de l’art singulier. Jean Guillaume valorise le modelé en n’utilisant que très peu de couleurs, celles apportées par les engobes, adoucies par les cendres et l’atmosphère réductrice dans le four (de type Sèvres ). Car Jean est un adepte des grands feux auxquels il participe chaque année dans son atelier près de La Borne. Il en aime les préparatifs, la coupe, le fendage du bois en petites buchettes, la précision de l’enfournement. Puis il vit la cuisson comme un moment d’exception.

Jean Guillaume a reçu la Médaille d’or du concours Vallauris jeunes céramistes au début de sa carrière, dès 1972. Depuis, il enchaîne les expositions en France et à l’étranger et a participé à de nombreux ouvrages consacrés à la céramique et à l’art du feu.